Eat at Joe's

Charlot

Nous l'avons eu tout petit, il avait quelques plumes seulement ! C'est la voisine qui nous l'a apporté avant que son chat ne le mange ;)

Bien que cela peut paraître culloté, je me permets de rappeler qu'il est interdit de garder des animaux sauvages chez soi. Si vous trouvez un jeune, vous être prié de vous renseigner pour le conduire à un centre de soin de la Ligue pour la Protection des Oiseaux : www.lpo.fr.

Si Charlot est resté chez nous c'est parce que nous l'avons nourri trop longtemps sans nous douter que par la suite il refuserait de partir. Non habitué à voir ses confrères oiseaux, il était trop habitué aux humains et aurait été voué à une mort certaine à l'extérieur. Nous n'avons plus jamais commis cette erreur avec d'autres oiseaux recueillis par la suite. Nous ignorions encore l'existence de la LPO. Maintenant, quand je trouve un oiseau, je l'emmène directement au centre de soin.

Charlot était très gourmand, il adorait les vers de terre, les mouches, les faucheux, ... Mais son plat fovori fût la crevette séchée ! Une toute petite crevette, issue d'un mélange de "pâtée pour insectivore". Il est évident que les insectivores dans la nature ne trouve pas de crevette séchée, mais cela nous permet de constater combien Môssieur était un fin gourmet ;)

Il avait d'ailleurs une bonne vue, si de loin il voyait qu'on avait une crevette entre les doigts, il devenait fou, mais si ça n'était qu'une simple mouche, il était beaucoup moins excité.

Par contre, son jugement pouvait être faussé, car pour lui un spaghetti de 2-3 cm de long et un ver de farine (article de pêche) c'est la même chose. A un détail près, le vers de farine a une tête bien déterminée, alors que le spaghetti est identique aux deux bouts. Charlot tuait donc le ver en s'en prenant à la tête, alors que le spaghetti était "tué" en étant décapité des deux côtés ! comme ça il était sûr que le spaghetti-ver était mort ;)

Charlot a eu un accident, il s'est fait couper un orteil. Ma soeur aimant les oiseaux, elle a eu une volière avec des colombes diamants (d'abord 2 puis 13 car ça se multiplient très vite !). Une d'elle a osé sortir de derrière le grillage protecteur de sa cage et a failli mourir sous le bec de Charlot, celui-ci défendant son territoire avec une opiniâtreté ! Après les colombes, il y a les inséparables, sorte de perruches avec un sécateur pour bec. Ils pouvaient rester suspendus au plafond de la cage par leur bec. Un jour, l'un d'eux étaient accroché au plafond par une patte et le bec. Charlot l'a attaqué à travers le grillage, mais celui-là a riposté en lui coupant une griffe et un bout d'orteil. Si Charlot n'en a pas été handicapé pour autant, il n'a pas retenu la leçon, et il a fallu entourer de plastique et de papier journaux tous les endroits de la cage qui pouvaient lui être accessibles, dont le plafond...

Brève biographie

Un merle vit habituellement près de 20 années ! Charlot nous a quitté à l'âge de 6 ans, décédé dont on ne sait quoi... Il est entré dans la famille en avril 1992 et nous a quitté en avril 1998, peu avant son anniversaire justement.

Nous avons voulu le relâcher mais terrorisé il est rentré à l'intérieur de la maison. Nous avons dû le garder, pour le plus grand bonheur de ma soeur, qui s'est instituée sa "môman" ;) Il a eu sa cage à lui, son territoire (la chambre de ma soeur), des vers, des mouches, des faucheux... On ne peut pas dire qu'il ait été malheureux.

Il a gardé le caractère territorial des merles sauvages, aucun autre oiseau n'avait le droit de mettre une plume chez lui. D'ailleurs, les humains sans pantoufles se prenaient de méchants coups de bec dans les pieds. Il était du genre agressif quand il était chez lui.

Parfois il mangeait dans la cuisine avec nous, mais pendant que nous mangions des pâtes, lui mangeait des vers de farine ! Par contre, il lui arrivait de boire dans nos verres, ou plutôt d'essayer de se baigner ! Donc il mettait de l'eau partout. Mais comme il savait qu'il n'avait pas le droit et qu'il était observateur, il essuyait ses dégâts. Constatant que nous essuyons l'eau sur la table avec nos serviettes, il tirait dessus avec son bec (c'est quand même fort) et la passait sur l'eau. Ce n'était pas très efficace, mais ça ressemblait fortement à de l'imitation.

S'il adorait prendre son bain dans nos verres, il détestait le prendre dans l'évier de la salle de bain. Môssieur ne voulait pas que l'eau soit trop froide. Et puis, après un bain, il était vulnérable, car le poids de l'eau l'empêchait de s'envoler et il regagnait son territoire à pattes ;)

Bref, Charlot fût un oiseau merveilleux et son décés brutal a laissé un vide...

Dans sa première année, Charlot a pris l'habitude d'aller gratter les graviers garnissant le fond de l'aquarium (vide, bien sûr) de mon frère. Il plongeait directement du bord de l'aquarium jusque tout au fond. Sauf qu'un jour, on a rempli l'aquarium et il n'était pas au courant ! Il a fallu le sortir de là précipitamment, et il allé se sécher tout fâché dans son territoire ;) Il n'a plus jamais réessayé.

Il adorait fouiller dans les poubelles aussi ou plutôt dans les corbeilles à papiers. Il se perchait sur le bord de la poubelle et prenait un malin plaisir à sortir sur les papiers qui s'y trouvaient. Ce n'est pas sans rappeler les merles sauvages qui retournent les feuilles mortes dans l'espoir de trouver à manger dessous. Sauf que Charlot ne faisait pas ça pour manger car il savait que les vers ne poussent pas dans les poubelles, mais dans des boîtes circulaires en plastique transparent. Toujours avec les mêmes corbeilles, il lui arrivait de tomber dedans, sans vraiment réussir à en sortir ;) Il était alors très fâché.

Nous avions recueilli une jeune mésange bleue très faible. Pour éviter la jalousie mortelle de Charlot, c'est mon frère qui s'en est occupé. Mais la chambre de mon frère constituait une annexe du territoire de Charlot, il n'a pas supporté la présence de cette petite mésange et a tenté de la scalper. Il a heureusement échoué.
C'est assez étrange, parce qu'à l'extérieur, les merles se battent entre eux, mais ils n'attaquent jamais les autres espèces. Charlot avait développer un esprit territorial exclusif de toute autre présence autre que la sienne et celle de sa "môman". A l'origine, c'était quand même sa chambre !